mardi 21 mai 2013

Abolition de la peine de mort au Burkina : Des étudiants de l’Université de Ouagadougou se prononcent au cours d’une séance de projection - débats

Assis ou debout, ils étaient plus de 200 étudiants à participer  à la séance de projection-débats sur la peine de mort ce samedi 18 mai 2013 au sein de la Cité universitaire de Kossodo à Ouagadougou. Organisée par Amnesty Burkina, cette activité avait pour objectif de créer un cadre d’échanges constructifs sur le processus d’abolition de la peine de mort au Burkina Faso.
 
La question de la peine de mort divise les populations. Les quelques activités déjà organisées avec les étudiants ont montré le besoin de promouvoir des espaces plus ouverts permettant à tout un chacun de donner son opinion et d’apprendre davantage sur ce châtiment extrême. Pour nous, ces espaces permettent aussi de rappeler les raisons fondamentales qui militent en faveur de l’abolition de la peine de mort. Pour ce faire, Amnesty Burkina a choisi de projeter le film intitulé « Les derniers mots de Frances Newton ». Ce film de Thomas GIEFER,  décrit les péripéties de l’exécution d’une femme condamnée à mort aux Etats Unis. Il met également en lumière les risques d’erreurs possibles que peut comporter un procès judiciaire. En tout cas, le doute sur la culpabilité effective de la condamnée  était très perceptible dans la réaction des étudiants de la Cité. A ce propos, un étudiant participant déclare juste à la fin du film : « En toute honnêteté, lorsque j’ai vu l’affiche annonçant l’activité, je me préparais à défendre le maintien de la peine capitale.  Mais après avoir suivi le film sur l’histoire de Frances Newton et écouté les uns et les autres, je suis pour l’abolition de la peine de mort partout dans le monde ».
 
Les réactions qui ont suivi tendaient vers les mêmes conclusions : Et si Frances NEWTON était innocente ? Pas même l’Affaire Anders Breivik, ce jeune norvégien qui ouvert le feu sur un camp de jeunes et tuant 77 personnes en juillet 2012, évoquée par l’un des étudiants participants pour justifier l’utilisation de la peine capitale, n’a détourné la quasi-totalité des participants de leur conviction que la peine de mort n’a aucun effet dissuasif sur ce genre de comportement criminel. Face à l’adhésion massive des étudiants au principe d’abolition de la peine de mort au cours de cette activité, nous ne pouvons que conclure, qu’elle fut un réel succès car, aussi infime soit-il, toute compréhension et adhésion d’un individu, ou encore plus un groupe, à l’abolition de la peine de mort constitue une garantie de plus pour le respect des droits humains. En effet, un monde sans peine de mort, est forcément un monde plus juste, plus humain.