lundi 18 mai 2015

Traité sur le commerce des armes : un dîner de presse pour relancer le débat sur sa mise en œuvre efficace au Burkina Faso

Sous l’impulsion d’Amnesty International Burkina Faso, des acteurs de la lutte contre la prolifération et l’utilisation abusive des armes à feu au Burkina étaient face aux journalistes le samedi 9 mai à l’Institut Français de Ouagadougou dans le cadre d’un dîner de presse sur le Traité relatif au commerce des armes.

Adopté le 2 avril 2013 par une écrasante majorité des Etats au sein des Nations Unies, le Traité sur le commerce des armes est entré en vigueur le 24 décembre 2014 marquant la fin d’une vingtaine d’année de tractations entre la société civile et les Etats.  Comme pour tout texte juridique, le combat ou les défis à venir pour le traité sur le commerce des armes, c’est de permettre aux normes qu’il institue de s’appliquer effectivement et de produire ses effets escomptés sur le terrain. C’est cette ambition qui a prévalu à l’organisation du dîner de presse qui a mobilisé plus de vingt journalistes des différents organes de presse burkinabé. Étaient aussi présents, en plus des membres d’Amnesty Burkina, les représentants de la Haute Autorité de Contrôle de l’Importation des Armes et de leur Utilisation (HACIAU), de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères (CNLPAL) et du Réseau d’Action Sur les Armes Légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO/Burkina). L’implication des structures gouvernementales en charge des questions liées aux armes, ainsi que de la société civile, a permis de constituer un panel d’information des journalistes sur les enjeux du traité sur le commerce des armes à travers un regard croisé sur le contenu du traité, la contribution et la collaboration des différents acteurs ayant permis à ce texte de voir le jour. Des discussions plus nourries ont suivi, permettant à l’ensemble des participants de partager leurs points de vue sur les changements notoires que le traité pourrait apporter dans le commerce des armes, notamment l’obligation des Etats exportateurs de toujours s’assurer que les armes qu’ils transfèrent ne seront pas utilisées pour commettre des violations graves du droit international des droits humains et du droit international humanitaire (Conf. Articles 6 et 7 du traité). Se prononçant sur les perspectives en termes d’actions pour la mise en œuvre du traité, les représentants de la HACIAU et de la CNLPAL  se sont exprimés sur la volonté du Burkina Faso de prendre des mesures pour mettre en œuvre le traité sur le commerce des armes. Au titre des mesures en cours, il y a la réflexion pour l’élaboration d’une loi de mise en œuvre du traité au niveau national, ainsi que le processus de désignation des points de contacts nationaux de mise en œuvre du traité. Ils ont également rassuré les journalistes et les membres de la société civile de l’engagement du pays à poursuivre les efforts au sein des Nations Unies pour que le traité soit mis en œuvre, en témoigne la volonté de participer à la toute première conférence des Etats parties au traité annoncée pour le mois d’août 2015. Quant aux organisations de la société civile telle que Amnesty Burkina et le RASALAO/Burkina, elles ont réaffirmé leur engagement à entreprendre et à participer aux actions de plaidoyer pour que les pays qui n’ont pas encore ratifié le traité le fassent pour donner plus de chance au traité de s’appliquer partout. Ces organisations accompagneront également les Etats qui ont ratifié le texte, comme le Burkina Faso, dans la prise et la mise en œuvre de mesures relatives au traité au plan national.


A la fin de la discussion avec les journalistes, les panélistes ont ensemble lancé un appel aux journalistes, les invitant  à s’approprier véritablement du texte du traité et à contribuer à sa vulgarisation afin de contribuer à la sensibilisation de l’opinion publique nationale et à  inciter davantage les autorités compétentes à traduire leur engagement en actes concrets.