jeudi 21 mars 2013

Semaine mondiale d’action contre la violence armée : des élèves burkinabé lancent un appel pressant à leur idole Barack OBAMA


“Obama, help make our schools safer too !”. A l’heure où à New York, au sein des  Nations Unies, les Etats sont en discussion pour adopter le Traité sur le Commerce des Armes (TCA), environ 350 élèves membres et sympathisants des clubs d’Amnesty International Burkina Faso demandent au Président américain de soutenir l’adoption d’un Traité efficace protecteur du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Tout à commencer en octobre 2003, lorsque après plusieurs années de réflexions autour des violations des droits humains occasionnées par la prolifération des armes légères, Amnesty International, Oxfam International et le Réseau d’action international sur les armes légères lançaient la Campagne « Control arms » en vue d’exiger l’adoption d’un Traité sur les transferts internationaux d’armes.  L’idée de cette campagne était de parvenir à l’adoption d’un instrument juridique contraignant pour combler les lacunes juridiques dans le contrôle des transferts d’armements, notamment en matière de fabrication, de vente ou transferts, de courtage, de transbordement... Profitant de ces lacunes, beaucoup d’Etats se sont livrés à des ventes irresponsables d’armes, occasionnant des conflits et de l’insécurité pour plusieurs millions de personnes dans le monde. Près de 500 000 personnes meurent chaque année à cause de la prolifération incontrôlée des armes. En 2010, 43 millions de personnes ont dû fuir leur maison à la suite de conflits armés ou de percussions. 60% des violations des droits humains enregistrés par Amnesty International découlent de l’utilisation d’une arme à feu. A contrario, le commerce des armes s’est révélé très juteux pour les pays producteurs qui se taillent chaque année près de 60 milliards de dollar avec les Etats Unis en tête, provoquant chez certains un scepticisme quant à la capacité des Nations Unies de parvenir à l’adoption d’un tel document.

Mais avec cette conférence de 2013 sur le Traité, un jour nouveau va peut-être se lever sur le spectre des droits humains et du droit humanitaire, en un mot sur la paix et le développement. L’évolution de la position américaine est un des exemples importants. En effet, opposés au Traité au départ, l’administration OBAMA est venue donner beaucoup plus d’espoir à la société civile internationale. On note également avec satisfaction la dernière déclaration du Secrétaire d’Etat américain John Kerry soutenant le Traité. Au sein des Nations Unies également, 153 Etats ont voté en faveur d’une Résolution en décembre 2006 demandant au Secrétaire général des Nations Unies de récolter les points de vue des Etats membres sur la faisabilité, les paramètres et le champ d’action d’un tel Traité. Les Etats Unis votaient contre. Après un processus très rude marqué par une perspicacité des équipes de lobbying et par des actions de mobilisation menées à travers le monde par les sections d’Amnesty International, les Nations Unies devraient voter le Traité en juillet 2012, mais certains Etats comme la Russie, la Chine et les Etats Unies ont demandé le report de la conférence pour disposer de plus de temps afin d’examiner certains points du Traité avant son adoption. 157 Etats ont donc soutenu la tenue de cette conférence du 18 au 28 mars 2013.
C’est donc en profitant de la semaine mondiale d’action contre la violence armée qui s’est tenue cette année du 11 au 17 mars que les clubs d’Amnesty Burkina de Ouagadougou, très actifs depuis des années, ont tenu à adresser un message pressant au Président américain qui, on le sait, est confronté à la problématique de la circulation des armes dans son pays et tente de la résoudre. Il s’agissait donc pour ces jeunes de demander clairement à Barack Obama qu’ils admirent tant, d’influencer les débats au sein des Nations Unies et parvenir à l’adoption d’un Traité sur le commerce des armes rendant plus sûr également leurs écoles.

lundi 18 mars 2013

Journée internationale de femme : la coordination communale des femmes de Ouahigouya s’informe et discute du thème avec Amnesty Burkina


Faire du 8 mars – Journée internationale de la femme - un véritable tremplin de lutte contre les inégalités et la discrimination liées au genre, a été l’objectif recherché par la Coordination communale des femmes de Ouahigouya à travers la conférence qu’elle a organisé en collaboration avec Amnesty Internationale Burkina Faso ce mercredi 06 mars à Ouahigouya.
Pendant que sans doute quelque part au Burkina, certaines femmes se préoccupent des préparatifs du « djandjoba » ou de retirer les tenues spécialement conçues pour l’occasion, les femmes de la Coordination communale de la ville de Ouahigouya ont préféré convier Amnesty Internationale Burkina Faso à livrer une conférence sur le thème retenu cette année pour la commémoration du 8 mars et intitulé «Entreprenariat féminin et autonomisation économique des femmes ».  Elles étaient près de 150 femmes a écouté attentivement les développements de l’équipe d’Amnesty Burkina sur l’historique de la Journée du 8 mars, les implications liées aux concepts d’« entreprenariat féminin » et d’« autonomisation économique » etc. Si l’historique de la Journée a pu servir de cadre de rappel de l’objectif principal de la commémoration de la Journée internationale des femmes, les liens établis entre l’entreprenariat féminin et la condition économique et sociale de la femme ont permis de lever le voile non seulement sur la contribution économique des femmes qui représenterait 70% du PIB au Burkina Faso, mais aussi sur les obstacles auxquels ces femmes sont confrontées quotidiennement dans la réalisation de l’entreprenariat féminin et de l’autonomisation économique.  S’appuyant sur l’exemple de la santé maternelle, il a été rappelé au cours de la conférence, l’absence même d’une autonomie de la femme sur son propre corps, encore moins sur sa capacité d’entreprendre et de jouir librement des bénéfices économiques qu’elle pourrait générer lors d’activités économiques.

Présents à la conférence, le Haut-commissaire de la Province et le Premier adjoint au Maire de la ville de Ouahigouya se sont félicités du choix de ce thème et ont reconnu qu’il était important de s’appesantir sur cette question afin de lutter contre l’exclusion des femmes dans le secteur économique. Face aux multiples questions et interpellations directes des femmes, les deux autorités présentes ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner les femmes dans leur quête pour de liberté et d’égalité sur le plan économique et social. A titre d’exemple, et afin de permettre aux femmes d’accéder aux financements et aux crédits, le Haut-commissaire s’est engagé à faciliter la tenue d’une journée d’information avec les banques et autres structures de financement et de micro-crédits. Quant au Maire adjoint, celui-ci a pris l’engagement d’impliquer beaucoup plus les conseillers municipaux afin que ceux-ci soient davantage à l’écoute des femmes.
Avant le rendez-vous du 8 mars 2014, l’équipe d’Amnesty Burkina a insisté sur la nécessité de veiller à la mise en œuvre des activités identifiées, mais aussi de suivre et d’évaluer les actions menées en 2013 afin de garantir les résultats escomptés.