vendredi 30 avril 2010

A la une ! Speaker Tour 2010, Madame Traoré Diougal A. aux portes de l’Europe.

Lorsque en octobre 2009, Mme TRAORE Djougal Abdoulaye recevait la visite des membres du comité pour la campagne contre mortalité maternelle d’Amnesty Burkina à Gorom - Gorom, elle ne se doutait point du rôle qui l’attendait dans le cadre de cette campagne de réduction de la mortalité maternelle au Burkina Faso. Animatrice à Family Care International Burkina et recommandée par son Coordonnateur national, Mme TRAORE a d’abord aidé Amnesty Burkina dans la mise en place du comité local d’organisation de la caravane de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de l’accès au droit à la santé maternelle par les femmes au Burkina. Piloté par elle même, le comité local de Gorom – Gorom est composé d’une dizaine de membres provenant de six (6) associations locales de femmes et de jeunes partenaires à la campagne. C’est ce comité qui a été aux avant-postes de l’organisation de la caravane de chameaux dans le Sahel, ainsi que de la tenue des autres activités dans la ville de Gorom – Gorom pendant la caravane.
Aujourd’hui, à travers le Speaker Tour organisé par les sections française, belge et suisse d’Amnesty International, Mme Traoré décollera de l’aéroport international de Ouagadougou le 2 mai 2010 pour l’Europe en vue d’un plaidoyer en faveur de la santé maternelle au Burkina.
Le calendrier de Mme Traoré sera très chargé avec des rencontres avec les membres d’Amnesty et des autorités, des interviews avec des journalistes, des réunions de travail avec des ONGs impliquées dans la lutte contre la mortalité maternelle. Elle prendra également part à deux événements d'envergure. Le premier événement, intitulé « le coté sombre de la journée de la mère » : la mortalité maternelle est organisé par le groupe de travail du Parlement Européen sur la santé reproductive, HIV/Aids et le développement, Marie Stopes International et la German Foundation for World Population. Cette activité aura lieu au Parlement Européen. Quant au second, il se tiendra à Leuven, près de Bruxelles en Belgique et aura pour titre la Nuit des mères. Cet évènement sera marqué par une intervention de Mme Traoré qui parlera de son travail et la situation de la santé maternelle dans son pays.

Pour en savoir plus sur Mme Traoré Djougal Abdoulaye :

dimanche 25 avril 2010

Le Staff d'Amnesty Italie félicite les membres du comité mortalité maternelle


Rome, 21 April 2010

To: Maternal Mortality Committe

Dear friends,

This poster is for you ! It's a pleasure work with you and we wish to thank you for your GREAT JOB on Maternal Mortality in Burkina.

Warm regards,

Laura Renzi
Campaign Coordinator
AI Italy

Revendication des droits sexuels et reproductifs : après le gouvernement, le tour du réseau des parlementaires en population et développement.


En rappel, à l’occasion du 08 mars – Journée internationale de la femme – Amnesty et ses partenaires avaient adressé une Déclaration commune sur les droits sexuels et reproductifs au gouvernement burkinabé par l’entremise du Ministère de la promotion de la femme.

C’est cette même Déclaration commune qui a été transmise au réseau des parlementaires en population et développement lors de l’audience du 12 avril au sein de l’Assemblée Nationale. Par cet acte, nous avons demandé aux députés, élus du peuple et membres de ce réseau, de contribuer à l’accès sans entrave par les populations à leurs droits sexuels et reproductifs en veillant à ce que le gouvernement tienne compte des recommandations de la Déclaration commune. En réceptionnant le document, qui contenait aussi le communiqué de presse d’Amnesty International relatif à l’engagement du Président du Faso à lever tous les obstacles financiers aux soins obstétriques et à la contraception, les deux (2) représentants du Réseau ont promis de prendre davantage connaissance du contenu, mais aussi ils ont pris l’engagement d’être notre porte-voix au sein de l’Assemblée Nationale.

Le réseau des députés en population et développement a beaucoup contribué à l’adoption de la loi sur la santé de la reproduction en 2005. Si cette loi constitue une importante et encourageante innovation dans la promotion de la santé de la reproduction, elle présente tout de même de sérieuses lacunes dans l'application. En effet, il y a un besoin primordial d'information des populations sur la santé de la reproduction et le pouvoir de décision des femmes quant à leur santé reproductive est actuellement un vœu pieux au Burkina Faso. A titre d’exemples, certaines dispositions sont vraiment lettre morte :


- L’article 9 dispose que « les couples et les individus décident librement et avec discernement, du nombre de leurs enfants ainsi que de l’espacement de leurs naissances ».
En réalité les femmes ne décident pas librement, et sont généralement sous l'influence et l'autorité de leur mari et de leur famille. En ce qui concerne leur discernement, beaucoup manquent d'informations sur l'importance de l'espacement et de la limitation des naissances pour leur santé et celle de leurs enfants.


- L’article 11 stipule que « tout individu y compris les adolescents et les enfants, tout couple a droit à l’information, à l’éducation concernant les avantages, les risques et l’efficacité de toutes les méthodes de régulation des naissances. ».

Ce droit n'est pas une réalité pour beaucoup de personnes, essentiellement des femmes.

C’est la raison pour laquelle, la suite des échanges a porté spécialement sur cette loi relative à la santé de la reproduction, notamment les perspectives qu’envisage le réseau des députés quant à la mise en œuvre effective de cette loi. A ce propos, les députés ont rappelé le combat mené pour l’adoption de ladite loi et la nécessité de la vulgariser maintenant. Allusion a été faite aux questions posées au Premier Ministre relativement à l’adoption des textes d’application de la loi, à l’initiative de l’ONG Equilibre & Populations en collaboration avec le Réseau pour traduire le texte de loi en différentes langues nationales et aussi au programme d’activités du Réseau par rapport à l’application de la loi : rencontre avec le Ministre de la santé, les partenaires techniques et financiers, etc. En plus de la question de l’application et de la vulgarisation de la loi, le statut de la femme a aussi été évoqué par les Députés comme une préoccupation qui nécessite un travail en partenariat. Et pour le Député DIESSONGO, l’amélioration de ce statut nécessite l’engagement des femmes dans des structures pour mieux défendre collectivement leurs droits, car adopter une loi est une chose, l’appliquer sur le terrain en est une autre.

Vie des groupes : les responsables des groupes jeunes de Ouagadougou à l’école de l’activisme en faveur du droit à la santé maternelle.


C’était le dimanche 11 avril. Une trentaine de jeunes, tous membres des bureaux de coordination des groupes jeunes d’Amnesty Burkina, étaient au Secrétariat National dans le cadre d’une formation sur le militantisme en faveur des droits humains, notamment du droit à la santé maternelle. Cette session de formation avait pour but de stimuler l’action par, pour et avec les jeunes d’Amnesty Burkina dans le cadre de la lutte contre la mortalité maternelle au Burkina Faso.

Amnesty Burkina est forte de neuf (9) groupes jeunes, dont six (6) groupes à Ouagadougou, deux (2) à Bobo et un (1) à Koudougou. Ainsi, plus de quatre cent (400) jeunes œuvrent dans la promotion et la défense des droits humains au sein de la structure et ce, conformément à l’esprit de la stratégie internationale jeune adoptée en 2005 par le mouvement. Il était donc de bon ton, à travers cette formation ciblée, de mettre les jeunes de Ouagadougou au diapason de la caravane et des différentes phases de la campagne et permettre un cadre d’échanges et d’identification des activités jeunes à mener dans le futur.

Du point de vue de la structure de la formation, une présentation power point des activités menées pendant la caravane a, dans un premier temps, permis d’informer et de rendre compte aux jeunes de tout ce qui a été fait lors de la caravane. Cela, a aussi permis de montrer des exemples d’actions ou d’activités de sensibilisation qui pourraient être reprises par les jeunes dans le cadre de leur militantisme en faveur du droit à la santé maternelle au sein de leur groupe respectif. Le contenu du droit à la santé, du droit à la santé maternelle et des droits sexuels et reproductifs, avec une indication des sources telles que la constitution, la loi sur la santé de la reproduction, le Pacte International sur les droits économiques sociaux et culturels, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et le Protocole de Maputo a fait également partie de cette présentation. Dans un second temps, une information sur les différentes phases de la campagne et des travaux de groupe a permis de mener une réflexion autour des activités que ces groupes pourraient organiser et renforcer leur militantisme en la faveur de la santé maternelle au Burkina Faso.

Grace à cette participation, les groupes jeunes ont renouvelé leur engagement. Ils ont aussi apprécié positivement cette formation, ou ce nouveau souffle qui a été insufflé dans l’activisme jeune au sein d’Amnesty Burkina, pourrait-on dire !

lundi 12 avril 2010

Amnesty Burkina participe à une Journée de promotion de la santé maternelle et infantile à Bougrétenga.


Le mercredi 8 avril dernier, une délégation d’Amnesty International Burkina a participé à une foire sur la santé maternelle et infantile à Bougrétenga, un village situé à 12 km de la ville de Pouytenga dans la région du centre – est et relevant de l’aire sanitaire de Kando.

Organisée par l’association Bangr-nooma de Koupéla, l’association pour le développement de Bougrétenga, avec l’appui du Projet Survie de l’Enfant de l’ONG plan Koupéla, cette Journée avait pour objectif de contribuer à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant au sein des communautés par la promotion de l’implication des leaders aux activités de promotion de santé communautaire, le rehaussement du niveau de participation des Agents de Santé Communautaires (ASC), des Accoucheuses Villageoises et du comité de gestion (COGES) aux activités du Projet Survie de l’Enfant, l’augmentation du niveau de fonctionnalité des Cellules de Santé Villageoise (CSV) dans l’aire sanitaire de Kando.

Dans la matinée, une course cycliste féminine a d’abord été organisée avant la mobilisation au sein de l’école de Bougrétenga, site de la première édition de la Journée de promotion de la santé maternelle et infantile de cette localité. Pendant la cérémonie d’ouverture qui a suivi, un sketch sur les consultations prénatales et le paludisme a permis aux jeunes de sensibiliser les centaines de personnes qui composaient l’assistance sur l’importance des consultations prénatales et la façon de se prémunir contre le paludisme. Du discours du représentant du parrain à celui du Secrétaire général de la mairie de Kando, représentant le maire, les autorités ont félicité cette initiative et rappelé que la lutte contre la mortalité maternelle et infantile figure en bonne place dans la liste des priorités du gouvernement burkinabé. Celles-ci ont aussi invité les populations de l’aire sanitaire de Kando à fréquenter le CSPS pour les consultations prénatales et les accouchements. Elles ont enfin souligné l’importance de la planification familiale dans la promotion de la santé maternelle et infantile et exhorté les populations à adopter une méthode contraceptive pour le contrôle des naissances de leurs enfants. A la suite des discours, un cérémonial de remise de prix a permis de récompenser les quatre (4) meilleurs agents de santé communautaire dont deux (2) agents de santé villageoise et deux (2) accoucheuses villageoises. Des femmes enceintes résidant à plus de 5 km du CSPS et ayant fait au moins quatre (04) CPN et accouché en maternité ont aussi été sélectionnées et primées. Amnesty Burkina a encouragé toutes ces personnes en contribuant aux différents prix par la distribution de gadgets (tee-shirt) promotionnels à tous les lauréats.

Après la cérémonie d’ouverture, une grande Kermesse a pris place et servi de cadre d’animation musicale de tout ordre, d’organisation de jeux concours, de rencontres et d’échanges entre les différents acteurs locaux et nationaux. Quant à la délégation d’Amnesty Burkina, elle a tenu un stand d’animation et de vulgarisation des informations à propos de la campagne sur la mortalité maternelle. Elle a aussi eu des échanges très fructueux avec les responsables des associations organisatrices, les membres du personnel de santé et du comité de gestion du CSPS de Kando.
En somme, l’intérêt de notre participation à cette foire a été d’abord le soutien à cet exemple d’engagement communautaire qui recommande le soutien de tout acteur œuvrant pour la réduction de la mortalité maternelle et/ou infantile au Burkina Faso. Ensuite, cette expérience a permis le partage et la récolte d’information sur la situation de la santé maternelle et les différentes préoccupations des populations dans l’aire sanitaire de Kando. Enfin, la contribution à la visibilité de cette initiative auprès de tous les partenaires servira sans doute à l’organisation ou à l’appui de ce type d’initiative communautaire de lutte contre la mortalité maternelle et, pourquoi pas, à l’avènement d’une foire nationale, régionale ou internationale entre les partenaires eux-mêmes.

Informations complémentaires sur l’aire sanitaire de Kando :

Selon les données du CSPS de Kando, l’aire sanitaire de Kando compte une population de 20 942 habitants en 2010. Le problème majeur qui joue beaucoup sur les indicateurs est celui lié aux difficultés d’accès géographique au CSPS, surtout en saison des pluies. Des cas d’accouchement au bord des marigots et des cours d’eaux ont été relevés. Le village le plus proche se situe à 4 km du CSPS et celui le plus éloigné est à plus de 30 km du CSPS. Conséquences : le nombre de CPN 2 était de 527 femmes en 2009, soit un taux de couverture de 50,70 %. Dans la même année, le nombre d’accouchements assistés en maternité était de 453, soit un taux de couverture de 48,65 %. Concernant la planification familiale, 407 femmes se sont inscrites en 2009, ce qui représente un taux de prévalence contraceptive de 10,82 %.

Pour juguler le problème d’accessibilité au centre de soins et accroitre la qualité des soins, l’association pour le développement de Bougrétenga, avec l’appui de ses partenaires extérieurs, a initié un projet déjà très avancé de construction d’un CSPS dans le village de Bougrétenga et ce CSPS sera à environ 7 km de celui de Kando. Selon, l’Infirmier Breveté du CSPS de Kando, le fonctionnement du nouveau CSPS facilitera le travail du personnel et l’accès de certaines populations de l’aire sanitaire de Kando. Encore faut-il que le gouvernement et les bailleurs potentiels écoutent les doléances de l’association exprimées à maintes reprises lors de la tenue de cette foire de promotion de la santé maternelle et infantile.

jeudi 1 avril 2010

Subvention des soins en Afrique de l’Ouest, un atelier pour le partage des leçons tirées des expériences à Ouagadougou.


Le mercredi 24 mars 2010 à Splendid Hôtel de Ouagadougou, a eu lieu un atelier de partage des leçons tirées des expériences de subvention des soins en Afrique de l’ouest. Organisé par l’ONG Help et l’Université de Montréal, les travaux de cet atelier ont été lancés par le Secrétaire général du Ministère de la santé du Burkina Faso et avaient pour objectif le partage des connaissances produites à partir de politiques et projets de subvention du paiement des soins en faveur de populations vulnérables au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Bénin et au Ghana.

Malgré le fait qu’au Burkina Faso, la majeure partie de la population ne dispose que de très faible capacité à payer, il est toujours actuellement demandé aux patients de payer pour les soins de santé. Or, le paiement de ces soins peut parfois être très important, obligeant ainsi les familles à s’endetter, voire à renoncer aux soins. Aussi, la subvention partielle des soins telle que pratiquée par le Burkina Faso et connue sous le nom de Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence (SONU), peut avoir un effet pervers de confusion chez les familles sur ce qui est gratuit et ce qui payant et conduit parfois à des demandes excessives de la part du personnel de santé. Pour faire face à ces contraintes, depuis septembre et octobre 2008, l’ONG HELP et la Fondation Terre des Hommes, financées par le bureau d’aide humanitaire de l’Union Européenne (ECHO), payent à la place des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes. Cette gratuité des soins pour les patients n’est pas synonyme de perte financière pour le système de santé car ce dernier doit continuer de fonctionner normalement. Aussi, ces ONG remboursent-elles les soins devenus gratuits pour les patients aux formations sanitaires. Ce type d’intervention étant très nouveau au Burkina Faso et dans la région, ces ONG ont demandé à une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal (CRCHUM) d’évaluer cette nouvelle stratégie sur la base d’études opérationnelles dans le but de produire des données probantes utiles à la prise de décision en faveur d’un accès des populations vulnérables aux soins de santé. L’atelier de Ouagadougou a donc servir de cadre pour les chercheurs de l’Université de Montréal de partager les premiers résultats de leurs travaux. De plus, les responsables des politiques publiques semblables dans les pays voisins ont été invités pour partager les leçons apprises de leurs expériences respectives. C’est ainsi que les expériences nationales du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Ghana ont été présentées et discutées avec les responsables du ministère de la santé du Burkina Faso et d’organisations nationales et internationales. Ces recherches et expériences montrent toute la pertinence de la subvention des soins pour améliorer l’accès au système de santé pour les populations vulnérables mais aussi tous les défis qu’il reste à surmonter pour que sa mise en œuvre soit la plus efficace possible.

Le 31 décembre 2009, le chef de l’État burkinabé a annoncé la gratuité des traitements anti-rétroviraux. Puis en février 2010, il a annoncé qu’il souhaitait lever toutes les barrières financières à l’accès aux soins obstétricaux. Il y a donc fort à parier que les leçons tirées de ces expériences seront prises en compte au Burkina Faso afin de mettre en application la volonté déclarée par le chef de l’État de lever toutes les barrières à l’accès aux soins obstétricaux et pourquoi pas un jour peut-être des enfants de moins de 5 ans.