En prélude à la célébration de la
Journée du 10 octobre, Journée internationale contre la peine de mort, Amnesty
International Burkina Faso a organisé un « Café du monde » sur la
peine de mort à Bobo Dioulasso, le samedi 5 octobre 2013. Organisé en
partenariat avec l’Institut Français de Bobo Dioulasso, ce « Café du monde »
avait pour objectif d’offrir un cadre d’échanges et de sensibilisation sur la
question de la peine de mort aux habitués du café de l’Institut Français, aux
étudiants, ainsi qu’aux membres et sympathisants d’Amnesty Burkina de ladite
ville. Il s’agissait également pour la Section d’Amnesty International au
Burkina Faso, de réaffirmer son engagement dans le processus d’abolition de la
peine de mort au Burkina et en Afrique de l’ouest, voire dans le monde entier.
Regroupés en nombre de six ou
cinq par table, et suivant la méthodologie participative du « Café du
monde », les participants ont d’abord partagé leurs points de vue sur deux
questions principales à savoir, premièrement, quelles sont les raisons qui soutiennent d’une part, l’abolition de la
peine de mort, et d’autre part les raisons qui poussent à son maintien dans la
législation? Deuxièmement, quels pouvaient
être les moyens et les stratégies à mettre en œuvre afin de parvenir à
l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso ? Après une heure de
temps d’échanges entre les participants sur ces deux questions, les rapporteurs
des différentes tables de discussion ont livré la synthèse de leurs réflexions,
permettant aux autres de connaitre les idées avancées par chaque groupe.
La synthèse générale intervenue
par la suite a permis non seulement de relever le niveau très appréciable de la
participation, mais aussi de dégager les différentes tendances, surtout pour ce
qui concerne les arguments pour et ceux contre la peine de mort. En effet, et comme
à l’accoutumée, il y avait encore des participants qui brandissaient les
arguments tel que la nécessité de se débarrasser de certains criminels afin
d’en dissuader d’autres, mais sans pour autant niés la pertinence des arguments
qui soutenaient l’abolition de la peine de mort. Bien mieux, ces personnes, qui
n’étaient plus d’ailleurs nombreuses à la fin des débats, n’ont pas manqué de
pointer du doigt l’impunité dont bénéficient certains délinquants connus de
tous, et qui favorise leur récidive, pour indiquer le fondement de leur
réticence par rapport à l’abolition de la peine de mort. A cette préoccupation,
les facilitateurs de la séance ont indiqué qu’elle faisait l’objet d’autres
campagnes telles que la campagne contre l’impunité, ainsi que toutes les
actions tendant à rendre plus justes et respectueuses des droits humains
l’ensemble des opérations liées à l’administration de la justice. Ils ont aussi
rappelé les dix raisons avancées par Amnesty International pour exiger
l’abolition universelle de la peine de mort.
Cette
activité nous montre une fois encore la nécessité, en tant qu’organisation de
promotion et de défense des droits humains, de multiplier ce genre de cadres
d’échanges afin de favoriser plus de discussions autour des raisons d’abolir la
peine de mort et dans le cadre d’une stratégie d’éducation en droits humains.
C’est la seule façon d’élargir notre base militante susceptible d’exiger
rapidement le respect strict du droit fondamental à la vie car, comme le disait
un jeune participant, « Qui dit oui
aux droits humains, dit forcément non à la peine de mort ! »
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