Sous l’impulsion d’Amnesty
International Burkina Faso, des acteurs de la lutte contre la prolifération et
l’utilisation abusive des armes à feu au Burkina étaient face aux journalistes le
samedi 9 mai à l’Institut Français de Ouagadougou dans le cadre d’un dîner de
presse sur le Traité relatif au commerce des armes.
Adopté le 2 avril 2013 par une
écrasante majorité des Etats au sein des Nations Unies, le Traité sur le
commerce des armes est entré en vigueur le 24 décembre 2014 marquant la fin d’une
vingtaine d’année de tractations entre la société civile et les Etats. Comme pour tout texte juridique, le combat ou
les défis à venir pour le traité sur le commerce des armes, c’est de permettre
aux normes qu’il institue de s’appliquer effectivement et de produire ses
effets escomptés sur le terrain. C’est cette ambition qui a prévalu à l’organisation
du dîner de presse qui a mobilisé plus de vingt journalistes des différents
organes de presse burkinabé. Étaient aussi présents, en plus des membres d’Amnesty
Burkina, les représentants de la Haute Autorité de Contrôle de l’Importation
des Armes et de leur Utilisation (HACIAU), de la Commission Nationale de Lutte
contre la Prolifération des Armes Légères (CNLPAL) et du Réseau d’Action Sur
les Armes Légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO/Burkina). L’implication des
structures gouvernementales en charge des questions liées aux armes, ainsi que
de la société civile, a permis de constituer un panel d’information des
journalistes sur les enjeux du traité sur le commerce des armes à travers un
regard croisé sur le contenu du traité, la contribution et la collaboration des
différents acteurs ayant permis à ce texte de voir le jour. Des discussions
plus nourries ont suivi, permettant à l’ensemble des participants de partager
leurs points de vue sur les changements notoires que le traité pourrait
apporter dans le commerce des armes, notamment l’obligation des Etats
exportateurs de toujours s’assurer que les armes qu’ils transfèrent ne seront
pas utilisées pour commettre des violations graves du droit international des
droits humains et du droit international humanitaire (Conf. Articles 6 et 7 du
traité). Se prononçant sur les perspectives en termes d’actions pour la mise en
œuvre du traité, les représentants de la HACIAU et de la CNLPAL se sont exprimés sur la volonté du Burkina
Faso de prendre des mesures pour mettre en œuvre le traité sur le commerce des
armes. Au titre des mesures en cours, il y a la réflexion pour l’élaboration d’une
loi de mise en œuvre du traité au niveau national, ainsi que le processus de
désignation des points de contacts nationaux de mise en œuvre du traité. Ils
ont également rassuré les journalistes et les membres de la société civile de l’engagement
du pays à poursuivre les efforts au sein des Nations Unies pour que le traité
soit mis en œuvre, en témoigne la volonté de participer à la toute première
conférence des Etats parties au traité annoncée pour le mois d’août 2015. Quant
aux organisations de la société civile telle que Amnesty Burkina et le
RASALAO/Burkina, elles ont réaffirmé leur engagement à entreprendre et à
participer aux actions de plaidoyer pour que les pays qui n’ont pas encore
ratifié le traité le fassent pour donner plus de chance au traité de s’appliquer
partout. Ces organisations accompagneront également les Etats qui ont ratifié
le texte, comme le Burkina Faso, dans la prise et la mise en œuvre de mesures relatives
au traité au plan national.
A la fin de la discussion avec les
journalistes, les panélistes ont ensemble lancé un appel aux journalistes, les
invitant à s’approprier véritablement du
texte du traité et à contribuer à sa vulgarisation afin de contribuer à la
sensibilisation de l’opinion publique nationale et à inciter davantage les autorités compétentes à
traduire leur engagement en actes concrets.
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