mardi 11 octobre 2016

AMNESTY INTERNATIONAL Communiqué de presse 11 octobre 2016 / Burkina Faso : Respecter les engagements visant la levée des barrières qui empêchent les filles d’accéder à leurs droits


Les autorités du Burkina Faso doivent respecter leurs engagements visant la levée des barrières qui empêchent les filles d’accéder à leurs droits, a déclaré Amnesty International à l’occasion de la Journée internationale de la fille[1] célébrée aujourd’hui.

Cette journée vise à reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde. Elle souligne également la nécessité de relever les défis auxquels les filles sont confrontées et de promouvoir leur autonomie et leurs droits humains. Cette année, la Journée internationale des filles se focalise sur le progrès des filles comme étant également le progrès vers les Objectifs du Développement Durable. 
Le Burkina Faso enregistre un des taux les plus élevés de mariages précoces et forcés dans le monde, bien que le fait d’obliger quelqu’un à se marier contre sa volonté soit considéré comme une infraction pénale dans le pays. 

En février 2016, le Ministère de la justice, des droits et de la promotion civique a fait part, dans un communiqué de presse publié le  23 Février 2016, que le ministère avait reçu beaucoup de lettres, de courriels et de la correspondance de partout dans le monde (du Marathon des Lettres d'Amnesty International). 
Le ministre de la Justice a affirmé que l'élimination de la pratique néfaste des mariages précoces et forcés est une priorité pour le nouveau gouvernement au Burkina Faso. 
Le Ministère de la justice  avait promis la révision du Code des personnes et de la famille en vue de la modifier pour relever l'âge légal du mariage pour les filles à 18 ans. Le ministère entreprendra également de s’assurer que  le mariage forcé qui est un crime en vertu du droit Burkina Faso soit mieux défini dans le code pénal. Cependant, rien n’a été fait depuis. 
Dans son rapport « Contraintes et privées de droits: mariages précoces et barrières à la contraception au Burkina Faso », Amnesty International fait état d’au moins de 16 %, le taux de femmes qui ont recours à une méthode moderne de contraception, contribuant fortement au fait que près de 30 % des filles et des jeunes femmes de 15 à 19 ans en milieu rural sont enceintes ou ont déjà eu leur premier enfant. Au moins 2 800 femmes meurent en couches chaque année au Burkina Faso – un chiffre qui pourrait être réduit d’un tiers avec un meilleur accès à la contraception selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).
Les filles ont le droit de faire leurs propres choix et de décider de se marier ou non, à quel moment et avec qui. Elles ont aussi le droit de choisir librement d’avoir ou non des enfants, à quel moment et leur nombre et ce au même titre que les garçons. Le plein exercice de ce droit est une condition à leur épanouissement et à leur progrès. 
Même si le gouvernement a pris des mesures dans ce domaine, notamment la Stratégie nationale de prévention et d’élimination des mariages d’enfants (2016-2025) avec pour objectif de parvenir à une diminution de 20 % des mariages des enfants entre 2016 et 2025, les mesures restent néanmoins insuffisantes, et ne permettent pas d’atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles tel que stipulé au point 7 des Objectifs de Développement Durable (ODD). 
C’est pourquoi Amnesty International invite les autorités à poursuivre la traduction de leurs engagements en actes concrets. Nous rappelons la nécessité d’utiliser le processus de révision des différents textes en cours au Burkina Faso pour veiller à ce que l’interdiction du mariage forcé et précoce soit applicable à toutes les formes de mariage, notamment les mariages coutumiers et religieux et à relever l’âge du mariage des filles à 18 ans. 
Les autorités doivent également lever les obstacles financiers et structurels qui entravent la capacité des femmes et des filles à accéder aux services de contraception et aux produits contraceptifs, tout cela pour donner aux adolescentes le droit à une vie sûre, à la santé et à une éducation de qualité.


Pour obtenir plus d’informations ou prendre rendez-vous pour un entretien, veuillez prendre contact avec la section nationale d’Amnesty International au Burkina Faso : 
  
• Le secrétariat national
Téléphone : +226 25 33 18 13   / + 226 78 21 36 55

• Noëlie KOURAOGO, Coordonnatrice Jeunes et Genre
Téléphone : +226 78 03 18 41







[1] Assemblée générale des Nations Unies dans sa Résolution 66/170 du 19 décembre 2011. http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/66/170

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