Les
autorités du Burkina Faso doivent respecter leurs engagements visant la levée
des barrières qui empêchent les filles d’accéder à leurs droits, a déclaré
Amnesty International à l’occasion de la Journée
internationale de la fille[1]
célébrée aujourd’hui.
Cette journée vise à reconnaître les droits des filles
et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde.
Elle souligne également la nécessité de relever les défis
auxquels les filles sont confrontées et de promouvoir leur
autonomie et leurs droits humains. Cette année, la Journée
internationale des filles se focalise sur le progrès des filles comme
étant également le progrès vers les Objectifs du Développement Durable.
Le Burkina Faso enregistre un des taux les plus élevés de
mariages précoces et forcés dans le monde, bien que le fait d’obliger quelqu’un
à se marier contre sa volonté soit considéré comme une infraction pénale dans
le pays.
En février
2016, le Ministère de la justice, des droits et de la promotion civique a fait
part, dans un communiqué de presse publié le 23 Février 2016, que le
ministère avait reçu beaucoup de lettres, de courriels et de la correspondance
de partout dans le monde (du Marathon des Lettres d'Amnesty
International).
Le ministre
de la Justice a affirmé que l'élimination de la pratique néfaste des mariages
précoces et forcés est une priorité pour le nouveau gouvernement au Burkina
Faso.
Le
Ministère de la justice avait promis la révision du Code des personnes et
de la famille en vue de la modifier pour relever l'âge légal du mariage pour
les filles à 18 ans. Le ministère entreprendra également de s’assurer que
le mariage forcé qui est un crime en vertu du droit Burkina Faso soit
mieux défini dans le code pénal. Cependant, rien
n’a été fait depuis.
Dans son
rapport « Contraintes
et privées de droits: mariages précoces et barrières à la
contraception au Burkina Faso », Amnesty International fait état d’au moins de
16 %, le taux de femmes qui ont recours à une méthode moderne de
contraception, contribuant fortement au fait que près de 30 % des filles et des
jeunes femmes de 15 à 19 ans en milieu rural sont enceintes ou ont déjà eu leur
premier enfant. Au moins 2 800 femmes meurent en couches chaque année au
Burkina Faso – un chiffre qui pourrait être réduit d’un tiers avec un meilleur
accès à la contraception selon le Fonds des Nations Unies pour la population
(UNFPA).
Les filles ont le droit de faire leurs propres choix et
de décider de se marier ou non, à quel moment et avec qui. Elles ont aussi le
droit de choisir librement d’avoir ou non des enfants, à quel moment et leur
nombre et ce au même titre que les garçons. Le plein exercice de ce
droit est une condition à leur épanouissement et à leur
progrès.
Même si le gouvernement a pris des mesures dans
ce domaine, notamment la Stratégie nationale de prévention et
d’élimination des mariages d’enfants (2016-2025) avec pour
objectif de parvenir à une diminution de 20 % des mariages
des enfants entre 2016 et 2025, les mesures restent néanmoins
insuffisantes, et ne permettent pas d’atteindre l’égalité des
sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles tel
que stipulé au point 7 des Objectifs de Développement Durable
(ODD).
C’est pourquoi Amnesty International invite les
autorités à poursuivre la traduction de leurs engagements en actes
concrets. Nous rappelons la nécessité d’utiliser le processus de
révision des différents textes en cours au Burkina Faso pour
veiller à ce que l’interdiction du mariage forcé et précoce soit applicable à
toutes les formes de mariage, notamment les mariages coutumiers et religieux et
à relever l’âge du mariage des filles à 18 ans.
Les autorités doivent également lever les obstacles
financiers et structurels qui entravent la capacité des femmes et des filles
à accéder aux services de contraception et aux produits contraceptifs,
tout cela pour donner aux adolescentes le droit à une vie sûre, à
la santé et à une éducation de qualité.
Pour obtenir plus d’informations ou prendre rendez-vous
pour un entretien, veuillez prendre contact avec la section nationale d’Amnesty
International au Burkina Faso :
• Le secrétariat national
Téléphone : +226 25 33 18 13 / + 226 78 21
36 55
• Noëlie KOURAOGO, Coordonnatrice Jeunes et Genre
Téléphone : +226 78 03 18 41
[1]
Assemblée générale des Nations Unies dans sa Résolution 66/170 du 19
décembre 2011. http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/66/170
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