Dans le cadre de la campagne contre la mortalité maternelle au Burkina Faso et à l’occasion du 08 mars, une vingtaine d’Associations et ONG dont Amnesty International Burkina, ont adressée une déclaration commune au Gouvernement burkinabé dans le but d’interpeler les autorités à œuvrer pour rendre effectif les droits sexuels et reproductifs au Burkina Faso.
La déclaration a été officiellement remise à Mme ILBOUDO Clémence, Secrétaire générale du Ministère de la promotion de la femme le vendredi 12 mars par Mme Claire Rouamba, Présidente de l’Association des Femmes Unies et Développement, une association partenaire à la campagne. Faisaient aussi partie de la délégation les représentants de l’ONG Equilibre & Population, l’ONG Help Assistance allemande, l’Association Burkinabé pour le Bien Être Familial et d’Amnesty Burkina.
Entourée de ses collaborateurs, La Secrétaire Général a salué l’initiative et indiqué que son département était particulièrement concerné par cette thématique et plusieurs actions sont menées par le Ministère de la promotion de la femme en vu de contribuer à l’accès des femmes à la planification familiale. Après les explications et échanges, Mme ILBOUDO a réceptionné le document en promettant de le transmettre à qui de droit.
L'INTEGRALITE DE LA DECLARATION COMMUNE
Déclaration commune en faveur d’un accès sans entrave à la planification familiale au Burkina Faso
Dans le cadre de la campagne de lutte contre la mortalité maternelle au Burkina Faso lancée en janvier 2010, Nous, associations signataires avons décidé d’appeler d’une même voix le gouvernement du Burkina Faso à mettre en œuvre les mesures suivantes afin d’assurer le respect des droits sexuels et reproductifs en garantissant notamment un accès sans entrave à la planification familiale.
La planification familiale a été identifiée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) comme l’un des trois volets de toute stratégie visant à réduire la mortalité maternelle conjointement aux accouchements médicalement assistés et l’accessibilité aux soins obstétricaux d’urgence.
Au Burkina Faso, de l’avis même des autorités, les besoins en matière de planification familiale de la population sont loin d’être satisfaits. À titre d’exemple, et selon les chiffres récemment publiés par les Nations unies, le taux de prévalence contraceptive serait seulement de 17% chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont énormes et le taux de prévalence contraceptive augmente très lentement, environ 0.5 point de pourcentage par an, selon le Lead Demographer pour l’Afrique de l’Ouest de la Banque Mondiale. Ce problème est d’autant plus aigu qu’il est lié au faible statut socio-économique de la femme, notamment dans les zones rurales, où les femmes n’ont pas de réel pouvoir de décision et n’ont guère leur mot à dire quand il s’agit de prendre des décisions essentielles concernant la famille et notamment le nombre et l’espacement des naissances.
Tout en reconnaissant les efforts déployés par le gouvernement en vue de combattre les importantes résistances socio-culturelles en matière de planification familiale, Nous, associations signataires, souhaitons attirer l’attention sur un triple obstacle qui empêche les populations de jouir de leurs droits sexuels et reproductifs. Ces trois obstacles sont les suivants :
(A) Information insuffisante en matière de planification familiale
Prenant acte de la reconnaissance du droit à l’information en matière de planification familiale, consacré par la loi de 2005 sur la santé de la reproduction, Nous, associations signataires, appelons le gouvernement à lancer, dans les meilleurs délais, à l’échelle nationale, une campagne ambitieuse d’information en particulier au niveau communautaire et en langue locale, en consultation et en coordination avec les organisations de la société civile, y compris avec celles travaillant au niveau local.
Cette campagne d’information doit viser à améliorer la connaissance et l’accès des populations, et notamment des hommes, aux services de planification familiale et à accroitre l’implication de la société civile dans le processus de décision.
(B) Accès insatisfaisant aux services de planification familiale
Inquiets de l’absence de confidentialité qui prévaut souvent lors des consultations de planification familiale ainsi que de l’accueil parfois dissuasif réservé notamment aux jeunes filles et aux femmes venant consulter seules, Nous, associations signataires, exhortons le gouvernement à assurer une meilleure formation des agents de santé chargés de la planification familiale, de sorte que les populations puissent en toute confiance et en toute sécurité avoir accès à ces services, en veillant notamment à la confidentialité des entretiens.
(C) Coût des produits contraceptifs qui peut se révéler parfois trop élevé pour les populations les plus démunies
Bien que le coût des contraceptifs soit fortement subventionné, certains produits, tels que l’implant, demeurent néanmoins trop onéreux pour nombre de femmes parmi les plus défavorisées et sont parfois indisponibles. Nous, associations signataires, prions le gouvernement d’adopter une politique pérenne d’approvisionnement et d’exemption totale des produits contraceptifs, à l’instar des autres stratégies d’exemption de coûts pour des soins de santé, déjà courageusement mises en place par le gouvernement au cours de la dernière décennie.
Si, conformément à ses obligations nationales et internationales, le gouvernement prend ces mesures, dans un délai raisonnable, et les met en œuvre de façon efficace et concertée, la vie d’un grand nombre de femmes pourrait être épargnée et il peut être raisonnable d’espérer que peu à peu la grossesse, au Burkina Faso, ne sera plus synonyme de peur.
Fait, à Ouagadougou, le 8 mars 2010
La déclaration a été officiellement remise à Mme ILBOUDO Clémence, Secrétaire générale du Ministère de la promotion de la femme le vendredi 12 mars par Mme Claire Rouamba, Présidente de l’Association des Femmes Unies et Développement, une association partenaire à la campagne. Faisaient aussi partie de la délégation les représentants de l’ONG Equilibre & Population, l’ONG Help Assistance allemande, l’Association Burkinabé pour le Bien Être Familial et d’Amnesty Burkina.
Entourée de ses collaborateurs, La Secrétaire Général a salué l’initiative et indiqué que son département était particulièrement concerné par cette thématique et plusieurs actions sont menées par le Ministère de la promotion de la femme en vu de contribuer à l’accès des femmes à la planification familiale. Après les explications et échanges, Mme ILBOUDO a réceptionné le document en promettant de le transmettre à qui de droit.
L'INTEGRALITE DE LA DECLARATION COMMUNE
Déclaration commune en faveur d’un accès sans entrave à la planification familiale au Burkina Faso
Dans le cadre de la campagne de lutte contre la mortalité maternelle au Burkina Faso lancée en janvier 2010, Nous, associations signataires avons décidé d’appeler d’une même voix le gouvernement du Burkina Faso à mettre en œuvre les mesures suivantes afin d’assurer le respect des droits sexuels et reproductifs en garantissant notamment un accès sans entrave à la planification familiale.
La planification familiale a été identifiée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) comme l’un des trois volets de toute stratégie visant à réduire la mortalité maternelle conjointement aux accouchements médicalement assistés et l’accessibilité aux soins obstétricaux d’urgence.
Au Burkina Faso, de l’avis même des autorités, les besoins en matière de planification familiale de la population sont loin d’être satisfaits. À titre d’exemple, et selon les chiffres récemment publiés par les Nations unies, le taux de prévalence contraceptive serait seulement de 17% chez les femmes âgées de 15 à 49 ans. Les besoins non satisfaits en matière de planification familiale sont énormes et le taux de prévalence contraceptive augmente très lentement, environ 0.5 point de pourcentage par an, selon le Lead Demographer pour l’Afrique de l’Ouest de la Banque Mondiale. Ce problème est d’autant plus aigu qu’il est lié au faible statut socio-économique de la femme, notamment dans les zones rurales, où les femmes n’ont pas de réel pouvoir de décision et n’ont guère leur mot à dire quand il s’agit de prendre des décisions essentielles concernant la famille et notamment le nombre et l’espacement des naissances.
Tout en reconnaissant les efforts déployés par le gouvernement en vue de combattre les importantes résistances socio-culturelles en matière de planification familiale, Nous, associations signataires, souhaitons attirer l’attention sur un triple obstacle qui empêche les populations de jouir de leurs droits sexuels et reproductifs. Ces trois obstacles sont les suivants :
(A) Information insuffisante en matière de planification familiale
Prenant acte de la reconnaissance du droit à l’information en matière de planification familiale, consacré par la loi de 2005 sur la santé de la reproduction, Nous, associations signataires, appelons le gouvernement à lancer, dans les meilleurs délais, à l’échelle nationale, une campagne ambitieuse d’information en particulier au niveau communautaire et en langue locale, en consultation et en coordination avec les organisations de la société civile, y compris avec celles travaillant au niveau local.
Cette campagne d’information doit viser à améliorer la connaissance et l’accès des populations, et notamment des hommes, aux services de planification familiale et à accroitre l’implication de la société civile dans le processus de décision.
(B) Accès insatisfaisant aux services de planification familiale
Inquiets de l’absence de confidentialité qui prévaut souvent lors des consultations de planification familiale ainsi que de l’accueil parfois dissuasif réservé notamment aux jeunes filles et aux femmes venant consulter seules, Nous, associations signataires, exhortons le gouvernement à assurer une meilleure formation des agents de santé chargés de la planification familiale, de sorte que les populations puissent en toute confiance et en toute sécurité avoir accès à ces services, en veillant notamment à la confidentialité des entretiens.
(C) Coût des produits contraceptifs qui peut se révéler parfois trop élevé pour les populations les plus démunies
Bien que le coût des contraceptifs soit fortement subventionné, certains produits, tels que l’implant, demeurent néanmoins trop onéreux pour nombre de femmes parmi les plus défavorisées et sont parfois indisponibles. Nous, associations signataires, prions le gouvernement d’adopter une politique pérenne d’approvisionnement et d’exemption totale des produits contraceptifs, à l’instar des autres stratégies d’exemption de coûts pour des soins de santé, déjà courageusement mises en place par le gouvernement au cours de la dernière décennie.
Si, conformément à ses obligations nationales et internationales, le gouvernement prend ces mesures, dans un délai raisonnable, et les met en œuvre de façon efficace et concertée, la vie d’un grand nombre de femmes pourrait être épargnée et il peut être raisonnable d’espérer que peu à peu la grossesse, au Burkina Faso, ne sera plus synonyme de peur.
Fait, à Ouagadougou, le 8 mars 2010
Associations signataires :
Amnesty International Burkina Faso (AIBF)
Alliance du Ruban Blanc (ARB)
Amicale Burkinabé des Infirmières (ABI)
Association Burkinabé pour le Bien Être Familial (ABBEF)
Association Burkinabé des Sages – Femmes (ABSF)
Association Burkinabé de Santé Publique (ABSP)
Association des Femmes Unies pour le Développement (ASFUD)
Association des Hommes Pour la Santé Maternelle et Infantile (AHPSMI)
Association Italienne Femme pour le Développement (AIDOS)
Association Maternité Sans Risque (AMASAR)
Association Songui-Manegre Aide au Développement Endogène (ASMADE)
Equilibre & Population(E&P)
Family Care International (FCI)
Fondation Terre Des Hommes (TDH)
Help Assistance allemande
Marie Stopes International (MSI)
Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)
ONG Voix des femmes
Save the Children Canada
Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB)
SOS / Jeunesse et Défis (SOS/JD)
Amnesty International Burkina Faso (AIBF)
Alliance du Ruban Blanc (ARB)
Amicale Burkinabé des Infirmières (ABI)
Association Burkinabé pour le Bien Être Familial (ABBEF)
Association Burkinabé des Sages – Femmes (ABSF)
Association Burkinabé de Santé Publique (ABSP)
Association des Femmes Unies pour le Développement (ASFUD)
Association des Hommes Pour la Santé Maternelle et Infantile (AHPSMI)
Association Italienne Femme pour le Développement (AIDOS)
Association Maternité Sans Risque (AMASAR)
Association Songui-Manegre Aide au Développement Endogène (ASMADE)
Equilibre & Population(E&P)
Family Care International (FCI)
Fondation Terre Des Hommes (TDH)
Help Assistance allemande
Marie Stopes International (MSI)
Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)
ONG Voix des femmes
Save the Children Canada
Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB)
SOS / Jeunesse et Défis (SOS/JD)
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