Cela fait plus deux (2) années que
Amnesty International a lancé la campagne pour la promotion du droit à la santé
maternelle et la réduction de la mortalité maternelle au Burkina Faso. Si des
engagements formels ont été pris au plus haut sommet de l’Etat, et même si le
contexte actuel s’offre davantage au débat et au renforcement de l’approche
fondée sur les droits humains dans la lutte contre la mortalité maternelle,
force est de constater que les difficultés liées à l’accès aux soins et aux
droits sexuels et reproductifs continuent d’être une réalité pour beaucoup de
populations. En effet, beaucoup de personnes rencontrées par les équipes d’Amnesty
Burkina lors des séances de sensibilisation se félicitent de la prise de
conscience et des changements de comportement au niveau de certaines
communautés. C’est ce que, par exemple, les femmes des villages de Kouakoualé
et de Badala dans la région des Hauts – bassins ont témoigné lors de leur
rencontre avec la Chargée de campagnes sur l’Afrique de l’ouest d’Amnesty
International au début du mois de novembre.
L’un des axes de la campagne étant
de contribuer à l’autonomisation des populations, notamment les femmes, dans la
revendication de leur droit à la santé maternelle, a conduit Amnesty Burkina à
faire un travail de renforcement des capacités des femmes et des communautés
dans le plaidoyer pour la prise en charge de leurs préoccupations liées à la
santé maternelle. Au Burkina Faso, le processus de décentralisation bat son
plein. Dans ce cadre d’ailleurs, des compétences relatives à la gestion des centres
de premier niveau de soins ont été rétrocédées aux communes. Des initiatives fortes au niveau décentralisé dans
le domaine de santé maternelle pourraient que contribuer à l’accompagnement des
efforts déployés au niveau national en vue de réduire de façon significative
les décès maternels évitables. Autrement dit, les débats politiques à venir
constituent des enjeux importants d’expressions et de prises en compte des
préoccupations majeures des populations. C’est le souhait de beaucoup de
femmes, et vivement que cela soit partagé par la multitude de leaders
politiques désireux de briguer des mandats électifs pour les années à venir et
que, enfin s’émergent davantage de dirigeants consciencieux prompts à prendre
des engagements et les traduire dans les faits pour que des solutions idoines
soient trouvées en vue d’en finir avec les décès maternels évitables dans notre
pays.
En rappel, selon le Ministère de la santé (statistiques 2007) plus de 2000
femmes meurent chaque année au Burkina de suite de complications liées à la
grossesse ou à l’accouchement. Or, du point de vue des spécialistes, la quasi-totalité
de ces décès auraient pu être évités si ces femmes avaient eu accès aux soins
et à temps, et si elles avaient eu l’information et le pouvoir de décider
relativement à leurs droits sexuels et reproductifs.
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