Après d’intenses activités d’échanges avec les femmes rurales de la région du centre-nord, Amnesty Burkina met le cap sur la région des Hauts-Bassins. L’organisation souhaite, à travers son déploiement dans cette région du Burkina, reconduire non seulement les activités menées avec les femmes de la région du centre-nord, mais aussi obtenir les mêmes effets d’apprentissage des droits liés à la santé maternelle et l’autonomisation des femmes dans la promotion et la protection de leurs droits sexuels et reproductifs.
Plusieurs activités sont prévues, notamment l’organisation d’émissions radiophoniques ainsi que des activités d’échanges et de sensibilisation des femmes rurales. Les premières activités ont eu lieu du 15 au 19 septembre 2011 dans les villages de Kouakoualè situé à environ 35 Km de la ville de Bobo, de Pala situé à 15 Km et de Badala situé à 30 km de la ville. Par groupe de plus de 40, les femmes de ces villages ont répondu présentes à l’appel d’Amnesty Burkina pour échanger autour des questions de la lutte contre la mortalité maternelle et la promotion des droits sexuels et reproductifs. Se fondant sur leur propre expérience, les femmes se sont exprimées sur les difficultés liées aux pesanteurs socioculturelles, mais surtout sur les aspects liés à l’accessibilité financière aux soins de santé. Si certaines d’entre elles disposent de centres proches de leur habitation, d’autres doivent encore faire des distances considérables avant d’atteindre un centre de soins pour être prises en charge. Par exemple, le village de Pala n’a pas encore de Centre de Soins et de Promotion Sociale (CSPS) et les femmes doivent se rendre à chaque fois dans la ville de Bobo, soit environ 15 km pour bénéficier des soins de santé.
Les aspects liés à l’accueil, à la maltraitance et aux abus ont été relevés à travers les témoignages des femmes. Profitant de la présence de certains leaders, membres des comités villageois de développement et des chefs coutumiers, les membres d’Amnesty Burkina ont instauré le débat autour de l’identification des canaux locaux de lutte contre la mortalité maternelle par la revendication des droits sexuels et reproductifs.
Au Burkina Faso, beaucoup d’efforts ont été déployés pour mettre fin aux décès maternels évitables. Mais, les échanges avec les communautés en milieu rural révèlent encore beaucoup de chemins à parcourir, notamment la levée totale de toutes les barrières financières aux soins de santé maternelle au Burkina Faso. En sus, il faudrait que les cas de violations flagrantes du droit à la protection de la santé des femmes enceintes soient immédiatement identifiés et punis conformément à la loi comme cela l’a été suite au décès de la femme dans la maternité du secteur 21 de Bobo-Dioulasso.
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