Les discriminations faites aux
femmes peuvent être analysées comme étant les causes et les effets des
atteintes aux droits sexuels et reproductifs des femmes. En effet, choisir
d’avoir ou pas des rapports sexuels ou des enfants, choisir son époux, adopter
une méthode contraceptive … ne sont pas de l’ordre des libertés chez beaucoup
de femmes au Burkina Faso. Les agressions et les coups viennent corroborer cet
état de fait et mettent fin à toute velléité de revendication des droits, surtout
en milieu rural. L’absence d’informations et d’éducation sur les droits sexuels
et reproductifs constitue le second pan de cette réalité. Or, l’information et
l’éducation pourrait contribuer à vaincre le tabou et permettre aux femmes et
aux filles de revendiquer et d’obtenir le respect de leurs droits sexuels et
reproductifs.
C’est la raison pourquoi laquelle
Amnesty International Burkina Faso, en partenariat avec Marie Stopes
International et l’Institut Olvido, a choisi d’organiser à l’occasion de la
Journée internationale de la femme un « Café
du monde » sur les discriminations fondées sur le genre et les droits
sexuels et reproductifs à Koudougou et à Ouahigouya. Cette activité organisée
dans les deux localités a réuni 85 femmes et jeunes filles, membres d’associations
de femmes en milieu rural et des groupes et clubs d’Amnesty Burkina dans les
universités et collèges. En décidant de réunir un tel groupe si composite,
Amnesty Burkina et ses partenaires avait pour but de faire tomber le tabou qui
entoure la sexualité entre parents et enfants, notamment entre les mères et
leurs filles. Aux termes des deux rencontres, ponctuées par des discussions de
groupes et des présentations, les participantes ont partagé leurs expériences
et connaissances en la matière. Beaucoup d’anecdotes sont ressorties des
échanges et ont contribué à éclairer sur les méthodes et stratégies de
communication et d’éducation sur la sexualité et la reproduction qu’utilisent
les communautés, mais aussi leurs limites. Répondant à certaines des
préoccupations, Amnesty International Burkina et Marie Stopes International ont
apporté également les informations sur les droits et les services en matière sexualité
et la reproduction, tout en contribuant à sensibiliser les femmes et les jeunes
filles sur les conséquences de la violation des droits sexuels et reproductifs.
On retiendra de ces deux grandes rencontres, l’appel lancé par les jeunes
filles quant à la nécessité pour les parents de s’impliquer davantage dans la
lutte contre le tabou et l’éducation des enfants sur la sexualité et la
reproduction, et les aveux émis par les femmes par rapport à leur incapacité à
assurer comme il se doit, étant elles-mêmes victimes et sous informées… Sur ce
plan, les deux organisations ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner les
femmes et les jeunes filles, ainsi que leur communauté dans la promotion de l’information
et l’éducation en matière de sexualité et de reproduction en vue de contribuer
aux respects des droits humains au Burkina Faso.
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