dimanche 25 avril 2010

Revendication des droits sexuels et reproductifs : après le gouvernement, le tour du réseau des parlementaires en population et développement.


En rappel, à l’occasion du 08 mars – Journée internationale de la femme – Amnesty et ses partenaires avaient adressé une Déclaration commune sur les droits sexuels et reproductifs au gouvernement burkinabé par l’entremise du Ministère de la promotion de la femme.

C’est cette même Déclaration commune qui a été transmise au réseau des parlementaires en population et développement lors de l’audience du 12 avril au sein de l’Assemblée Nationale. Par cet acte, nous avons demandé aux députés, élus du peuple et membres de ce réseau, de contribuer à l’accès sans entrave par les populations à leurs droits sexuels et reproductifs en veillant à ce que le gouvernement tienne compte des recommandations de la Déclaration commune. En réceptionnant le document, qui contenait aussi le communiqué de presse d’Amnesty International relatif à l’engagement du Président du Faso à lever tous les obstacles financiers aux soins obstétriques et à la contraception, les deux (2) représentants du Réseau ont promis de prendre davantage connaissance du contenu, mais aussi ils ont pris l’engagement d’être notre porte-voix au sein de l’Assemblée Nationale.

Le réseau des députés en population et développement a beaucoup contribué à l’adoption de la loi sur la santé de la reproduction en 2005. Si cette loi constitue une importante et encourageante innovation dans la promotion de la santé de la reproduction, elle présente tout de même de sérieuses lacunes dans l'application. En effet, il y a un besoin primordial d'information des populations sur la santé de la reproduction et le pouvoir de décision des femmes quant à leur santé reproductive est actuellement un vœu pieux au Burkina Faso. A titre d’exemples, certaines dispositions sont vraiment lettre morte :


- L’article 9 dispose que « les couples et les individus décident librement et avec discernement, du nombre de leurs enfants ainsi que de l’espacement de leurs naissances ».
En réalité les femmes ne décident pas librement, et sont généralement sous l'influence et l'autorité de leur mari et de leur famille. En ce qui concerne leur discernement, beaucoup manquent d'informations sur l'importance de l'espacement et de la limitation des naissances pour leur santé et celle de leurs enfants.


- L’article 11 stipule que « tout individu y compris les adolescents et les enfants, tout couple a droit à l’information, à l’éducation concernant les avantages, les risques et l’efficacité de toutes les méthodes de régulation des naissances. ».

Ce droit n'est pas une réalité pour beaucoup de personnes, essentiellement des femmes.

C’est la raison pour laquelle, la suite des échanges a porté spécialement sur cette loi relative à la santé de la reproduction, notamment les perspectives qu’envisage le réseau des députés quant à la mise en œuvre effective de cette loi. A ce propos, les députés ont rappelé le combat mené pour l’adoption de ladite loi et la nécessité de la vulgariser maintenant. Allusion a été faite aux questions posées au Premier Ministre relativement à l’adoption des textes d’application de la loi, à l’initiative de l’ONG Equilibre & Populations en collaboration avec le Réseau pour traduire le texte de loi en différentes langues nationales et aussi au programme d’activités du Réseau par rapport à l’application de la loi : rencontre avec le Ministre de la santé, les partenaires techniques et financiers, etc. En plus de la question de l’application et de la vulgarisation de la loi, le statut de la femme a aussi été évoqué par les Députés comme une préoccupation qui nécessite un travail en partenariat. Et pour le Député DIESSONGO, l’amélioration de ce statut nécessite l’engagement des femmes dans des structures pour mieux défendre collectivement leurs droits, car adopter une loi est une chose, l’appliquer sur le terrain en est une autre.

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